La réforme de la Commission d’évaluation économique et de santé publique, va-t-on vers NICE ? / The reform of the Commission for Economic Evaluation and Public Health, are we heading towards NICE?

Établie en 2008, la Commission d’évaluation économique et de santé publique (CEESP) est chargée de rédiger des recommandations économiques et d’évaluer l’impact des stratégies de soins sur les dépenses d’assurance maladie. Elle valide les études économiques comparant les bénéfices des technologies de santé à leurs coûts et émet des avis sur les procédures, produits et services de santé.[1]

La CEESP est composée de 31 membres votants nommés par la Haute Autorité de Santé (HAS) pour un mandat de trois ans, renouvelable. [1]

En comparaison, le National Institute for Health and Care Excellence (NICE) en Angleterre et au Pays de Galles emploie 723 personnes et collabore avec neuf centres universitaires et organismes de recherche, mobilisant environ 3 000 experts indépendants. [2]

Actuellement, la CEESP évalue le bénéfice économique des médicaments demandant une amélioration du service médical rendu (ASMR) de niveau 3 ou plus. Un avis médico-économique est requis pour les nouveaux médicaments jugés apporter des améliorations majeures, importantes ou modérées. [2] Cette évaluation contribue aux négociations de prix en se basant sur l’efficacité et les coûts associés. [1]

Le Rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale (RALFSS) joue un rôle crucial en orientant les réformes du système de santé en France, fournissant des analyses financières détaillées et des recommandations pour améliorer l’efficacité des dépenses publiques. Il influence directement les décisions politiques et budgétaires. [2]

Le rapport suggère que la CEESP renforce sa capacité à produire des études économiques indépendantes, notamment en définissant des valeurs de référence de coût-efficacité lors des négociations de prix des médicaments, ce qui aiderait dans les discussions avec les entreprises pharmaceutiques. La mise à jour régulière de ces valeurs aiderait le Comité économique des produits de santé (CEPS) à aligner les prix dans des fourchettes acceptables pour la collectivité. [2]

Dans certains pays, un seuil de coût-efficacité est établi. Par exemple, en Angleterre, un intervalle de 20 000 £ à 30 000 £ par année de vie ajustée par la qualité (QALY) est utilisé pour décider de la prise en charge d’un médicament selon son coût-efficacité. [3] Ce seuil permet d’orienter les décisions concernant l’acceptation ou le refus de la prise en charge des médicaments en fonction de leur coût-efficacité. En France, la définition d’un tel seuil reste à explorer, et le calendrier pour l’établir n’est pas encore fixé.

Ce changement représente un saut dans le cadre d’évaluation, impliquant une approche plus rigoureuse et systématique dans l’analyse des dossiers soumis par les industriels. [1]

Pour cela, la CEESP nécessitera du personnel supplémentaire et des partenariats pour soutenir l’évaluation systématique des produits. Établir un seuil de référence de coût-efficacité est crucial. Bien que les nouvelles règles de l’UE sur les évaluations cliniques conjointes visent à rationaliser le processus d’évaluation des nouveaux médicaments, les décisions de prix et de remboursement restent de la compétence de chaque État membre, et l’intégration de cette évaluation aux évaluations centralisées aidera à maintenir cette indépendance.


Established in 2008, the Commission for Economic Evaluation and Public Health (CEESP) is responsible for drafting economic recommendations and assessing the impact of care strategies on health insurance expenditure. It validates economic studies comparing the benefits of health technologies with their costs and issues opinions on health procedures, products and services.[1]

The CEESP is composed of 31 voting members appointed by the Haute Autorité de Santé (HAS) for a three-year term, renewable. [1]

In comparison, the National Institute for Health and Care Excellence (NICE) in England and Wales employs 723 people and collaborates with nine academic centres and research organisations, involving around 3,000 independent experts. [2]

Currently, the CEESP evaluates the economic benefit of medicines requesting a level 3 or higher improvement in the medical service provided (ASMR). A medico-economic opinion is required for new medicines deemed to provide major, significant or moderate improvements. [2] This evaluation contributes to price negotiations based on efficiency and associated costs. [1]

The Report on the Application of Social Security Financing Laws (RALFSS) plays a crucial role in guiding health system reforms in France, providing detailed financial analysis and recommendations to improve the efficiency of public spending. It directly influences political and budgetary decisions. [2]

The report suggests that CEESP strengthen its capacity to produce independent economic studies, including by setting cost-effectiveness benchmarks when negotiating drug prices, which would help in discussions with pharmaceutical companies. Regular updating of these benchmarks would help the Economic Committee for Health Products (CEPS) to align prices to within acceptable ranges. [2]

In some countries, a cost-effectiveness threshold is established. For example, in England, an interval of £20,000 to £30,000 per quality-adjusted life year (QALY) is used to decide on the coverage of a drug based on its cost-effectiveness. [3] This threshold helps guide decisions about whether to accept or deny coverage of drugs based on their cost-effectiveness. In France, the definition of such a threshold remains to be explored, and the timetable for establishing it has not yet been set.

This change represents a big leap in the evaluation framework, implying a more rigorous and systematic approach in the analysis of the dossiers submitted by manufacturers. [1]

To achieve this, CEESP will require additional staff and partnerships to support the systematic evaluation of products. Establishing a cost-effectiveness benchmark is crucial. Although the new EU rules on joint clinical assessments aim to streamline the evaluation process for new medicines, pricing and reimbursement decisions remain the responsibility of each member state, and integrating this evaluation into centralised assessments will help maintain this independence.

Biblioraphy

  1. Haute Autorité de Santé. Commission for Economic Evaluation and Public Health (CEESP). 2024; Available from: https://www.has-sante.fr/jcms/c_2036304/en/economic-and-public-health-evaluation-committee.
  2. Appia MM, C.d.G., Fulachier, et. al., Report of the Court of Auditors (20240529-RALFSS-2024). 2024: The Court of Auditors.
  3. Njoroge, M.W., M. Walton, and R. Hodgson, Understanding the National Institute for Health and Care Excellence Severity Premium: Exploring Its Implementation and the Implications for Decision Making and Patient Access. Value Health, 2024. 27(6): p. 730-736.
Share this article